C’est un sujet d’actualité dans le travail physique au football, il est toujours compliqué de maintenir la forme physique des joueurs. En effet, la saison a repris début août (en moyenne) et elle dure 9 à 10 mois avec 15 jours de coupure pendant la trêve hivernale. Environ 25 matchs officiels sont joués (championnat et coupes), minimum 70 entraînements ont été faits (à raison de 2 hebdo), bref, il y a de quoi justifier un coup de moins bien ! Nous allons voir ce que risquent les joueurs et surtout, comment gérer cette fatigue.

gestion fatigue joueur de football

Les risques encourus par un joueur fatigué

Le principal risque est la blessure, qu’elle soit musculaire (claquage, contracture…), tendineuse (tendinite principalement) ou ligamenteuse (entorse, voire rupture). Attention, il faut dissocier les différents types de blessures :

  • Blessure musculaire : le lien avec la fatigue est clair, la fatigue induit une mauvaise récupération qui induit elle-même la possibilité d’un claquage, déchirure, contracture
  • Blessure tendineuse : le lien avec la fatigue est un peu moins direct, mais il existe tout de même
  • Blessure ligamentaire : le lien avec la fatigue est indirect, la fatigue va induire une baisse d’attention qui va diminuer la proprioception et pouvoir découler vers une entorse par exemple. Bien entendu, un tacle par derrière entraînant une rupture du ligament croisé n’a aucun lien avec la fatigue !

La fatigue peut aussi engendrer une irritabilité, des sautes d’humeur, plus importants. Un comportement anormal, disproportionné vis à vis de ses coéquipiers, entraîneur, adversaires, public voire arbitre peut provoquer une suspension, une implosion d’un groupe… La fatigue est un des facteurs du surentrainement, elle joue sur l’humeur, c’est indéniable.

Comment gérer la fatigue des joueurs de football ?

Il existe plusieurs facteurs qui influent sur la fatigue des joueurs, certains sont à votre portée, d’autres à leur portée.

L’hygiène de vie

L’hygiène de vie débute par un sommeil adapté, c’est-à-dire avoir des horaires réguliers d’endormissement, une nuit doit durer minimum 7 heures pour bien récupérer. Petite astuce, mettez une cale d’environ 5 cm dessous les pieds de votre lit au niveau des jambes afin d’avoir ces dernières légèrement surélevées pour faciliter le retour sanguin, et donc la récupération.

Quand on parle hygiène de vie, on parle également consommation d’alcool (être saoul les vendredis et samedis de chaque semaine ne doit pas être la norme), cigarettes, substances illégales… Les 2 derniers sont à proscrire et avec modération pour l’alcool (voire à proscrire durant la prépa).

L’alimentation est ensuite un point également important. Évitez ou plutôt, encadrez bien les fast-foods (1 tous les 15j n’est pas un problème, 1 tous les 2j peut le devenir). Mangez équilibré avec une entrée de crudités (carottes…), une viande ou un poisson accompagné de féculents et légumes, un produit laitier et un fruit… le tout accompagné d’eau à volonté. Privilégier les circuits courts, les fruits et légumes de saison (vs. les fruits en sirop par exemple).

Le travail sportif à proprement dit

La préparation physique est l’autre point très important, c’est en fin de demi-saison (fin décembre et mai) qu’on gagne ou perd les points liés à l’aspect physique. Nous affirmons cela, car soit, certains joueurs non prêts physiquement sont blessés (et donc les remplaçants jouent), soit ils sont physiquement dans le dur et les 20 dernières minutes sont très compliquées. C’est pour cela qu’il faut bien gérer la préparation physique estivale puis celle en cours de saison, la trève hivernale !

Le travail physique doit être logique, cohérent et prévoir aussi des temps de repos ou du moins des activités physiques moins traumatisantes pour l’organisme. Le repos fait partie de la performance, en effet, le but est de bénéficier de la surcompensation, c’est-à-dire faire évoluer positivement son bagage physique tout au long de la saison. C’est tout l’intérêt des programmes réalisés par des préparateurs physiques. Enfin, le travail physique se fait par groupes de niveaux afin que chacun travaille en fonction de son niveau et non avec ses camarades.

 

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Comment savoir quand un joueur est fatigué ?

Ce dernier conseil est plus destiné aux joueurs et indirectement aux entraîneurs : écoutez votre corps. Les jambes raides, du mal à (s’en)dormir, une nervosité anormale, des performances sur le terrain moins bonnes (etc.), le signal du joueur fatigué est là ! Dans ce cas, une petite coupure, a minima, d’une semaine (sans entrainement et match) où le joueur se repose, dort bien, s’alimente bien, boit bien avec pourquoi pas quelques massages relaxants avec une huile.

L’entrainement de reprise doit également être adapté, c’est-à-dire aller courir un peu (30-40′ à 65% VMA), retoucher le ballon seul tranquillement et attendre l’entrainement suivant pour revenir dans le groupe. À celles et ceux qui, en lisant ce paragraphe, vont dire « ah non je ne veux pas louper un match », nous leur répondons qu’une baisse de performance peut entraîner la perte de sa place de titulaire. De plus, rien ne garantit que cette baisse de performance ne durera pas dans le temps (1 mois ou 2 par exemple, c’est très fréquent). Vaut-il mieux louper 1 match ou être moins bon pendant 3-4 matchs minimum (1 mois) ? En tant qu’entraîneur, nous avons la réponse !

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